Quand l’UFM inaugurait le Centre Jean-Pierre Timbaud

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Il y a 32 ans, le 7 mars 1984, était inauguré le Centre de formation professionnelle Jean-Pierre Timbaud de Montreuil, aboutissement d’une action engagée en 1978.

Plongée dans les archives retraçant cet événement.

Le Centre Jean-Pierre Timbaud est né !

Plusieurs années de travaux permirent de faire sortir de terre une nouvelle réalisation sociale des syndicats de la métallurgie d’Ile-de-France : un centre de formation professionnelle pour adultes handicapés.

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Les travaux de construction au 2 mars 1982. © Fonds UFM

Adossé au complexe CGT de Montreuil et aux abords du périphérique parisien le projet du centre a pu voir le jour après 4 années de décision et travaux. En effet, l’idée germa en même temps que celle du complexe, ce qui explique qu’ils aient été construits au même endroit. L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 fut très bénéfique à l’opération : elle put tenir en une seule tranche de travaux au lieu de deux, elle diminua le coût de construction et augmenta la capacité d’accueil de l’association Suzanne Masson (ASM).

Bernard Cagne résume dans un courrier adressé le 2 janvier 1984, jour d’ouverture du centre, au ministère des Affaire sociales la distance parcourue pour arriver à cette création :

« Depuis 6 ans, nous avons rencontré mille difficultés, nous avons eu des craintes, nous avons même manifesté notre inquiétude. Il a fallu beaucoup de ténacité pour réunir tous les concours nécessaires à la construction d’une réalisation dont la finalité est la recherche de l’efficacité sociale ».

Quelques chiffres, en 1984 :

17 arrêtés attributifs de subventions obtenus.

8500 m2 de superficie

320 stagiaires en capacité maximale

53 employés

Une inauguration attendue…

Une commission de travail fut constituée spécifiquement pour ce chantier d’envergure avec pour tâche de déterminer les besoins et de guider les travaux. Grâce à elle, le centre dispose de locaux spacieux et clair, d’un service social et médical, de moyens pédagogiques adaptés, des conditions optimales pour acquérir une bonne formation et entrer de nouveau dans la vie active.

Le 7 mars 1984, après 4 années de travaux, le Centre Jean-Pierre Timbaud était inauguré. L’Union Fraternelle des Métallurgistes associée avec l’Association Suzanne Masson conviaient leurs invités à découvrir l’œuvre sociale achevée. L’Association Suzanne Masson, avec à sa tête le Président Jean Hernot, eut la charge de diriger les travaux de construction du centre avec le président de l’UFM Bernard Cagne.

Le nom de Jean-Pierre Timbaud fut choisi en hommage au Secrétaire du syndicat des métaux de la région parisienne, résistant, fusillé le 22 octobre 1941 à Châteaubriant.

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Invitation envoyée pour l’inauguration du centre JPT. © Fonds UFM

 

Paraissaient sur la liste des invités Henri Krasucki, le bureau confédéral, le secteur social et formation CGT, André Sainjon, le bureau fédéral de la métallurgie, les secrétaires fédéraux de la métallurgie, les membres du SCER (société civile d’étude et de recherche du complexe intersyndical de Montreuil) qui mena à bien le projet de complexe. Tous ceux qui, au sein de l’organisation syndicale de la métallurgie, œuvrèrent pour que naisse une nouvelle réalisation sociale d’avant-garde.

À l’adresse des USTM et travailleurs on pouvait lire sur l’invitation :

« Ce centre pilote s’inscrit résolument dans ce qu’exigent les formations professionnelles de notre temps, il est ainsi dans le creuset des revendications qui sont celles de la CGT : grandir les hommes dans leur travail, à plus forte raison ceux que l’exploitation mutilante imposée par le patronat a frappé dans leur chair et dans leur dignité (accidents du travail, maladies professionnelles…) ».

Une personnalité de chaque Fédération fut aussi invitée, ainsi que les USTM, les syndicats de la métallurgie, et les grandes entreprises, les unions départementales, l’URIF. Les anciens dirigeants, l’UFR et les anciens membres du personnel ne furent pas oubliés. Enfin des personnalités politiques comme le ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale, Pierre Beregovoy, le ministre de la Formation professionnelle Marcel Rigout, le préfet du Cher, les députés socialistes, les maires de Vouzeron, Vierzon et Bourges reçurent également une invitation. L’importance du nombre d’invités montre à quel point cet événement fut attendu et considérable.

La presse aussi fut conviée ce jour-là (Le Peuple, Antoinette, la VO, L’Humanité, Le Matin, Le Monde…) pour assister à une conférence de presse afin de relayer la nouvelle que le centre était en fonctionnement.

… En présence d’officiels

C’est en présence du ministre de la Formation professionnelle Marcel Rigout[1] du gouvernement Mauroy-Mitterrand que le centre fut inauguré. Entre autres invités se trouvaient également le préfet du 93 et le Directeur de la DDASS du département.

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De gauche à droite se trouvent Michel Le Gaouyat, René Boule, Claude Béguelin, Jean Hernot, Bernard Cagne, Gérard Fauchet, Marcel Rigout et le préfet du 93. © Marcel Delius, fonds UFM

Le « ministre métallo » fut invité à couper le cordon d’honneur puis à visiter le centre et ses installations ainsi qu’à prononcer un discours.

 

La visite permit de dévoiler le fonctionnement et les avantages du centre : offrir une formation liée aux nouvelles technologies, avec les besoins de l’Industrie, au sein d’un environnement médico-social dans un but d’efficacité sociale.

L’ouverture du centre, à cette époque, permit d’augmenter de 35 % la capacité d’accueil en région parisienne. En effet, sur les 12 000 stagiaires orientés par les COTOREP, seuls 5 200 places pouvaient être offertes dans toute la France. Au sein du Centre JPT, dès la première année, 168 stagiaires d’une moyenne d’âge de 37 ans y furent accueillis pour apprendre une formation dans le domaine de la robotique et de la bureautique. Ce centre complétait ainsi la formation du premier Centre de rééducation professionnelle, le Centre Suzanne Masson, qui à cette époque enseignait dans les métiers de l’électronique, avec un taux de placement proche des 100 %.

Le Centre JPT, en 1984, proposait une formation de monteur dépanneur en microtechnique (MDMT), de monteur câbleur d’automatismes industriels (MCAI), d’aide-comptable, de sténodactylo-correspondancière, de technicien comptabilité de gestion informatique (TCGI) et d’agent technique automaticien ou en robotique (ATA-ATR).

Discours d'inauguration de Marcel Rigout.

Le ministre de la Formation professionnel Marcel Rigout se prononce sur l’ouverture du Centre. © Marcel Delius, fonds UFM.

L’Union Fraternelle des Métallurgistes poursuit aujourd’hui encore cet effort pour aider à briser le handicap et permettre aux adultes handicapés une réinsertion dans le monde du travail. À ce jour, les formations ont changé pour s’adapter pleinement au marché du travail et perpétuer les notions fondamentales de solidarité, progrès et justice sociale.

Pour obtenir des informations et renseignements sur les centres de formation, rendez-vous sur les sites des CRP :

http://www.crpsmasson.org/

http://www.jptimbaud.fr/

http://www.crpgatignon.asso.fr/

Pour en savoir plus :

Article de presseAppel de l’article Montreuil : le défi des robots, La Voix de l’Est n°163 et article complet A la pointe du progrès, La Voix de l’Est n°163

Discours de Marcel Rigout

Allocution de Bernard Cagne, Président de l’UFM (1980-1984), prononcé le jour de l’inauguration

Invitation à l’inauguration 1984

[1] Marcel Rigout (1928-2014) : ministre communiste (1981-1984) au côté de Jack Ralite, Anicet Le Pors et Charles Fiterman.

Maria Goubert

Archiviste de l'Union fraternelle des métallurgistes depuis janvier 2015, en charge de la gestion des fonds papiers et iconographiques.